A quoi ressemblera le bureau en 2050 ?

December 22, 2022

L’industrie de l’immobilier de bureau n’a jamais été autant bouleversée que durant les trois dernières années. Les transformations se multiplient et ne se ressemblent pas, la réflexion du “one size fits all” laissant désormais place à de nouvelles réflexions immobilières et humaines à prendre en considération dans la stratégie des entreprises. En parallèle, les signaux faibles se dévoilent, laissant entrevoir les nouveaux contours de l’environnement de travail de demain et son écosystème. À quoi ressemblera le bureau de 2050 ?  

LE BUREAU SERA AU SERVICE DES MÉTIERS

La montée en force du télétravail a permis aux entreprises de se rendre compte d’une chose essentielle : il n’est plus nécessaire d’être au bureau pour faire vivre le collectif de l’entreprise. Avec un taux d’occupation qui diminue chaque jour et un coût de l’immobilier en augmentation constante, la question de la rentabilité des bureaux se pose. Les environnements de travail des entreprises évoluent à vue d’oeil afin d’offrir à leurs collaborateurs des lieux de partage au service de la productivité de chacun des salariés. En 2050, les bureaux ne seront pas plus occupés qu’aujourd’hui, bien au contraire. Pour autant, l’entreprise se sera adaptée au rythme irrégulier du travail hybride et au besoin grandissant des collaborateurs de trouver du sens dans les temps passés au bureau. L’environnement de travail sera pensé et aménagé en fonction de l’activité et du métier des salariés (activity based workplace). À l’image de la vidéo à la demande qui a façonné la façon de consommer les contenus digitaux, le bureau donnera accès à tous les espaces nécessaires à chacun des métiers de l’entreprise. Le collaborateur n’est plus forcé à utiliser un espace s’il n’en voit pas l’intérêt. Il choisira son poste de travail en fonction de ses envies, de ses contraintes et de ses besoins. La tendance du flex-office sera également la norme rendant possible le nomadisme à l’intérieur des espaces de travail.  Ainsi, les collaborateurs pourront aller travailler dans l’espace qui correspond à leurs besoins et seront libres de changer d’espace autant que nécessaire. Cette approche de l'environnement de travail n'augmentera pas nécessairement leur taux d’occupation, mais permettra d’en avoir une utilisation plus efficiente.

LE BUREAU DÉTECTERA LES PRESENCES POUR ÊTRE ÉCOLOGIQUE

La dimension écologique des environnements de travail fait l’unanimité : les espaces doivent se réinventer pour devenir des lieux responsables et respectueux de la planète. De toutes parts, des lois et des certifications se multiplient dans le but réguler et de mettre en lumière la consommation en énergie et les émissions de gaz à effets de serre des bâtiments de bureaux. Décret tertiaire, loi AGEC, certifications WELL ou encore BCorp : les entreprises comprennent qu’il n’est plus envisageable d’ignorer la planète. Pourtant, le taux d'occupation des espaces de travail fait encore grimacer les directeurs immobiliers et RSE. Comment faire face à la consommation d’énergie inutile des bureaux vides ? Pour faire face à ce challenge, le bureau de 2050 casse ses codes en se divisant en zones. Chaque zone de travail sera énergiquement indépendante des autres zones afin d’être en mesure de mettre “en veille” les zones inutilisées. De cette façon, la lumière, le chauffage, la climatisation et même l’alimentation électrique des prises ne seront actifs qu’en cas d’utilisation des espaces et de présence des collaborateurs. En rendant les différentes zones indépendantes, le cœur de l’entreprise peut fonctionner pour accueillir les 20% à 30% de collaborateurs présents toute la semaine tandis que les espaces annexes ne s’activeront uniquement lors des temps d’affluence.

LE BUREAU SERA UN LIEU DE CRÉATION

Il est facile d’imaginer qu’en 2050, le présentéisme aura tiré sa révérence et sera totalement aboli. Les entreprises réticentes au management basé sur la confiance et sur les résultats verront leur attractivité diminuer drastiquement pour finalement disparaître totalement. La sélection naturelle des entreprises est déjà en marche. En 2050, les temps au bureau seront des temps régis par une logique imparable : je suis au bureau parce que j’ai besoin d’y être. Les collaborateurs n’auront pas besoin d’aller au bureau pour avoir un bureau, une chaise et un écran. Hologramme pour des réunions à distance plus réalistes, lumière artificielle qui mimique parfaitement la lumière naturelle en prenant en compte le rythme circadien, bulles de sieste sensorielle pour une relaxation maximale... le bureau offrira du matériel inaccessible pour les salariés en télétravail. L’accès à du matériel de pointe qui décuple la productivité sera une des raisons du retour au bureau des collaborateurs. Plus encore, le bureau deviendra le lieu de toutes les rencontres. De la réunion au brainstorming en passant par les événements d’entreprise, les espaces de travail sauront répondre au besoin de création, de sociabilisation et de diffusion de la culture de l’entreprise.  

LE BUREAU SERA UN BUREAU... PARMI D’AUTRES

La tendance des bureaux multiples propulsée par le télétravail n'est qu’à l’aube de son succès. Les tiers lieux et coworking en tout genre se multiplient dans l’hexagone afin d’offrir à l’ensemble des salariés un choix varié de lieux de travail. La notion du temps et de l’espace se flexibilise déjà : il ne sera plus nécessaire d’être au même endroit au même moment pour travailler ensemble efficacement. En 2050, la notion de bureau unique n’existera plus au profit d’une décentralisation des salariés et de l’information. Il est aisé d’imaginer qu’une même entreprise offrira une dizaine d’espaces différents à ses collaborateurs et ce, dans plusieurs villes. L’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle devient primordiale pour les talents rendant évident la multiplication des espaces de travail. La diminution du temps de trajet est devenue un argument de marque employeur de taille : les collaborateurs veulent télétravailler depuis chez eux, mais aussi depuis un tiers lieu à mi-chemin entre leur domicile et celui de leur collègue avec qui ils souhaitent travailler sur un projet pour la journée. Le lieu de travail sera aussi choisi en fonction des besoins du collaborateur. Une journée de concentration mènera le salarié vers un lieu spécifique tandis qu’une journée remplie de réunion le dirigera ailleurs.  

LE BUREAU SERA TRANSPARENT

Consommation énergétique, émissions carbone, déchets générés par l’entreprise et les salariés : le bureau de 2050 collectera ces données et les partagera avec l’ensemble des collaborateurs. La capacité de l’entreprise à être éco-responsable et à le communiqué sera la clé de voute de sa marque employeur. De la même manière, l’index de l’égalité homme / femme, les processus de recrutement ou encore l’évolution des salaires seront communiqués de la manière la plus transparente au sein de l’entreprise comme en dehors. Les technologies et infrastructures mises en place auront pour but de permettre aux personnes souffrant de handicap de travailler plus facilement sur place comme à distance. L’intégration des collaborateurs et la création d’un sentiment d’appartenance de manière inclusive sera au cœur des réflexions RH. Bien que le chemin soit encore long pour les directions d’entreprises, l’avenir du bureau sera altruiste et, d’une certaine façon, frugal. Tout sera pensé en fonction du bien-être des salariés et de l’écologie avant d’être pensé en fonction de la rentabilité.  

Par Simon Vergeot, co-fondateur de uzfull

Le site est édité par la société uzfull, société par actions simplifiées (SAS) au capital de 20.000 euros, dont le siège social est situé 133 bis rue de l’université, Paris (75007), immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de Paris sous le numéro 908 222 896.